♠ Ford Charles Gabriel ♠
24 ans, serveur/barman

This is your Life.

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― Please, raconte moi...
― Te raconter quoi, enfin ? Ce n'est pas un conte de fées ici...
La jeune femme le supplie, le prend par les sentiments... Le garçon sourit, il a toujours adoré sa jeune cousine Mary. Et résister à une telle moue, si charmante, relève de l'exploit. Il se voit en elle, quelques années auparavant... Insouciant, naïf, ambitieux... Quatre ans déjà... Le jeune homme sourit distraitement, déjà plongé dans ses souvenirs.
― Well... Je venais de fêter mon vingtième anniversaire. J'étais... disons, débordant de naïveté, de curiosité... qui fut amplement satisfaite. Tu connais mes parents, ils ne m'auraient jamais laissé partir. Ils voulaient me voir dans leurs soirées de gala, de charité, aux bras de charmantes créatures issues de la haute société... Leur monde de bienséance, de sourires figés et d'hypocrisie ne me charmait pas outre mesure. Je quittai donc Londres, bagages en main.
― Pourquoi la Russie ?
― Je ne sais pas... Il est vrai que j'avais le choix. Paris, c'était plutôt tentant, Genève aussi. Il me semble que le dégout que mon père ressentait pour la Russie influença mon choix. Il tenait en horreur ce pays, je ne sais pourquoi... Il évoquait les réseaux de prostitutions de « ces pays de l'est sous-développés » ou encore « barbares ». Oui, oui, cette répugnance dicta mon choix. J'hésitai encore quant à ma destination... Moscou, Saint-Pétersbourg... Finalement j'optai pour la seconde ; empli d'idées romanesques et historiques vis-à-vis de ce que cette ville recelait en elle. Manifestement, ce départ, cette fuite fut terrible pour mes parents... Assurément, il ne s'attendait pas à voir leur fils-chéri s'en aller, sans rien dire... Sur le plan émotionnel, je pense qu'aucun dommage ne fut commis... Quant au plan financier... Mais cela m'importait peu, vois-tu. J'étais enfin libre, sans concessions, sans bals et règles à suivre. Si tu savais, j'étais heureux, seul dans ce train... Il était encore très tôt quand j'arrivai au continent. Oui, j'avais choisi les voix ferroviaires, les avions m'ont toujours déplus.... Le voyage fut certes long, mais très riche en réflexions. Je m'amusai beaucoup en imaginant leurs réactions : « Ah, ce petit coquin, si naïf ! Le monde extérieur ne fera qu'une bouchée de lui... Il va voir ce qu'il l'attend, sans soutien financier. Gabriel avait tout pour lui : l'éducation, la culture, des parents aimants et aisés ! Mais enfin, qu'est-ce qu'il lui prit ? ». J'étouffai de l'intérieur.
― Ensuite ?
― Ensuite, j'arrivai à Saint-Pétersbourg. Le soir venait de tomber sur la ville, j'étais jeune, j'avais les cheveux ébouriffés par le vent frais du nord et j'avais la vie devant moi. On m'a toujours prêté un air candide, de naïf. Je dois dire que je ne m'en suis jamais défait, je ne pourrais changer l'expression de mes traits. Mais heureusement pour moi, il s'agit d'une apparence, trompeuse. Comme on dit, quelqu'un qui est intelligent peut aisément passer pour sot, mais non le contraire. Je ne prétend pas être de cette catégorie là, bien sûr. Trop de prétention n'est jamais bon. Le premier soir, je me trouvai un hôtel modeste mais confortable. On m'offrit très rapidement un emploi de barman, au cabaret Araskov. C'était tout un nouveau monde que je rencontrais... Enfin, pas tellement. Je retrouvais les sourires figés et les apparences charmantes de la haute aristocratie anglaise. Sauf que le contexte n'était guère le même : pas de limites.
― Je vois...
― Bon, allez viens, laisse-moi te montrer Pétersbourg...
Gabriel prit sa cousine par la taille et l'entraîna au travers des rues de la ville. Le garçon était très gai ce soir, enchanté de la visite de Mary. Ils se connaissaient depuis longtemps, et le jeune homme ne doutait pas de la bonne foi de sa cousine. Elle était très douce et gentille, et très curieuse. Dès leurs retrouvailles, elle l'avait assailli de questions. Gabriel avait quitté l'Angleterre sans remords, pensant que rien de sa vie passée lui manquerait. Il s'était trompé. Il y avait Mary, et d'autres amis. Son pays natal en lui-même. Mais souvent, ce manque était passager, bref. Les deux compères s'en vont, bas dessus bras dessous. Le garçon lui pose à son tour des questions, sur sa vie, ses études, ses amours... Il sourit à certaines réponses, comme quand elle lui affirme être amoureuse. L'amour, l'amour, il y a ceux qui en parlent et ceux qui le font. C'est pourquoi Gabriel n'en parlait pas tellement. Il était convaincu que la séduction suprême n'était pas d'exprimer ses sentiments. C'était de les faire soupçonner. Ce à quoi le garçon excellait. Par exemple, le regard chez une jeune femme est un interprète toujours charmant qui se charge de dire avec complaisance ce que la bouche n'ose prononcer. Et le jeune dandy l'avait bien compris.
― Et... tu t'es fait des amis ? Des amours ?
― Bien sûr... ! La vie serait bien morne et fade sans, ne crois-tu pas ? Il est vrai que le début fut quelque peu difficile. J'étais le nouveau, venu d'Angleterre, et je parlais peu. Mais je faisais bien mon travail, cela me valut un bon point. Puis, disons que ma réserve s'est dissipée. Je reste tout de même méfiant, ce milieux-là est bien dangereux à qui s'y risque... Je me contente d'observer, silencieusement. J'ai rencontré aussi quelques personnes...
Voulait-t-il parler de Robert ? Le jeune homme ne développa pas, un silence s'installa entre eux. Ils arrivèrent près d'un banc et y prirent place. Mary posa sa tête contre l'épaule de son cousin.
― Tu sais... je ne regrette pas ma vie londonienne. Mais il m'arrive de... douter.
― …
― Oh, come on... Ne fais pas cette tête. Allez, parle moi un peu plus de ce Peter.

Who are you ?

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> Prénom &/ou pseudonyme : Mélanie/Icqn.
> Age : 16 ans.
> Comment as tu connu le forum ?: Grâce à Robert.
> As tu des doubles comptes ?: Non.
> Un petit plus ? :
> Code du règlement : Code validé par Elena.

Gabriel, bienvenue ♥...

Bienvenue sur le forum.
J'ai validé ton code. (:
Amuse toi bien et rendez-vous au cabaret !

Je valide alors (:
♥